L’accord concernant le Programme de développement de filières agricoles inclusives (DEFIS) a été signé à Rome par Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA, et Harison Edmond Randriarimanana, Ministre de l’agriculture et de l’élevage de Madagascar.
Le coût total du programme s’élève à 250 millions de dollars, dont un prêt et un don du FIDA d’un montant de 26,5 millions de dollars chacun. Ce programme sera cofinancé par l’État malgache (33,7 millions de dollars), la Banque africaine de développement (50 millions de dollars), le Fonds de l’OPEP pour le développement international (20 millions de dollars), le Fonds vert pour le climat (15 millions de dollars) et par les bénéficiaires eux-mêmes (14,3 millions de dollars). Le déficit de financement de 64 millions pourrait être comblé par des allocations de ressources ultérieures du FIDA ou en faisant appel à d’autres partenaires à déterminer au cours de la mise en œuvre du programme. Celui-ci sera exécuté sur une période de 10 ans, afin d’apporter aux producteurs un financement stable et prévisible.
À Madagascar, malgré la richesse de la biodiversité et la diversité des produits agricoles, pour 76% de la population, l’apport calorique est inférieur au seuil minimum, soit 2 133 kilocalories par jour. La prévalence de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans est parmi les plus élevées au monde, tandis que la prévalence de la pauvreté dans les zones rurales est supérieure à 80%. La faiblesse des investissements dans l’agriculture et en faveur des zones rurales est l’une des principales causes de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle à Madagascar.
En soutenant les structures nationales de développement agricole (Fonds de développement agricole, Chambre d’agriculture, Centre de services agricoles, etc.), le programme DEFIS contribuera à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), moyennant la reproduction à plus grande échelle des programmes nationaux financés par le FIDA et ses partenaires de développement à Madagascar qui ont porté leurs fruits. Ces bons résultats ont notamment été obtenus par les moyens suivants: concentrer les investissements sur un certain nombre de pôles de production afin de faciliter la fourniture de services agricoles, le regroupement des produits et l’accès aux marchés; renforcer et soutenir les institutions nationales paysannes chargées de fournir des services agricoles; et encourager la mise en place de partenariats et d’accords contractuels entre les agriculteurs et les entreprises privées.
Dans le cadre de ce nouveau programme, pour améliorer la productivité des petites exploitations familiales et mieux les relier aux marchés, les investissements seront concentrés sur huit filières prioritaires: riz, maïs, manioc, arachide, café, oignon, petits ruminants et miel, trois productions prioritaires étant choisies pour chaque région. En outre, dans le cadre du programme DEFIS, des investissements encourageant la culture du sorgho permettront de renforcer la résilience des systèmes de production, au profit des exploitations familiales des zones semi-arides des régions de l’extrême sud du pays, qui sont très vulnérables face aux effets néfastes des changements climatiques. Le programme DEFIS devrait permettre, entre autres, de remettre en état
20 000 hectares de périmètres d’irrigation, d’aménager 8 000 hectares de nouveaux périmètres irrigués et d’installer des micro-aménagements desservant une superficie de 7 000 hectares. En outre, il appuiera la construction de 300 points d’eau et de 50 réservoirs enterrés permettant de capter l’eau afin d’abreuver les petits ruminants.
Par ailleurs, ce programme permettra de renforcer les capacités des prestataires de services financiers opérant dans la zone d’intervention afin qu’ils soient à même de mettre au point et de diffuser largement des produits et services financiers adaptés aux besoins des petites exploitations familiales. Il permettra également de développer les installations après récolte et les infrastructures d’accès aux marchés, parmi lesquelles 490 entrepôts de stockage, 45 centres de collecte, 50 marchés locaux, ainsi que la remise en état de 800 kilomètres de routes rurales. En outre, dans le cadre de ce programme, la conformité des investissements et des nouvelles infrastructures aux normes environnementales, sera assurée, ce qui contribuera à atténuer les risques d’ordre climatique et environnemental.
Depuis 1979, le FIDA a contribué à 16 programmes et projets de développement rural à Madagascar, représentant un investissement du FIDA de 329,5 millions de dollars, soit 885,4 millions de dollars en tenant compte des cofinancements. Plus d’un million de ménages ruraux ont bénéficié directement de ces projets et programmes.